Il est 20 h 30, Antonio nous a laissés à l’appartement et nous nous rendons à la boulangerie du coin, pas très rassurés de circuler dans ce décor un peu délabré et bourdonnant de scooters qui passent bien près de nous. À la boulangerie où 4 personnes occuperaient toute la place, on en compte une vingtaine au coude à coude qui entrent et qui sortent en coup de vent, qui parlent fort, qui rient fort, qui se chicanent fort, qui ne nous prêtent aucune attention. Dans ce brouhaha indescriptible, un individu nous aborde en disant : « Vous parlez français, je peux vous aider ! » Il nous conseilla sur l’achat de jambon, de pain, de bière, de vin et de fromage. Un autre client qui observait la scène, suggéra une autre variété de fromage que celui suggéré par le premier et, finalement, le commis mit le tout dans un sac et, avec son plus beau sourire, nous souhaita un Buonasera tout chaleureux. De retour, la rue nous semblait un peu moins sinistre.
On entre, on prépare notre repas, on boit notre vin et soudain, peu après 22 h, on frappe à la 2e porte d’entrée (il faut en franchir 3 pour atteindre notre appartement au 4e étage). On se dit que la personne doit se tromper d’adresse. On frappe de plus en fort. On sonne, on crie. Et nous, la peur nous envahit. Gisèle répond à l’interphone et l’individu la somme d’ouvrir. Nous n’avons pas le téléphone. La peur grandit de plus en plus. Pas moyen de s’évader, pas moyen de communiquer avec personne. Puis, Gisèle, en sortant sur la terrasse, entend un voisin lui demander de déverrouiller la 2e porte … qui donne accès au logement de notre voisin. J’ai cru qu’il me sauterait dessus lorsque j’ai enfin ouvert cette porte. Lui, me fait un beau sourire signifiant « Enfin! » et sa copine m’aurait tué si ses yeux avaient pu tirer des balles.
Tout ce grand dérangement a duré près d’une demi-heure. Le lendemain matin, nous avons laissé deux bouteilles de vin à la porte de ces voisins avec un mot d’excuses pour l’erreur que nous avions commise en verrouillant une porte qui ne devait pas l’être.
Benvenuto a Palermo !
1 commentaire:
Salut vs 2,
On dirait un film de Martin Scorcese et d'Agatha Christie. J'ose espérer que la 2ième journée est mieux, je n'ai pas lu les autres chroniques encore je vais les lire ce soir à la maison.
Ciao
Christiane
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